Deux histoires :
« Je vous demande de ne jamais rien chercher, car ce qu’on cherche, on le perd en le cherchant… Il y avait un homme qui criait tout en haut d’une montagne. Comme l’écho de son cri montait de la vallée, il dévala la montagne à la recherche de l’auteur de ce cri, mais il ne trouva personne. Alors, il poussa un autre cri, et cette fois l’écho lui répondit de la cime et l’homme réescalada la pente… Cela dure depuis mille vies ! Il cherche une voix et court après un écho, malheureux promis à mourir et à renaître absurdément ! Quand vous n’aurez plus de voix, il n’y aura plus d’écho. Le nirvana ne peut s’entendre, se connaître, car il n’a pas de voix et transcende, vagues ou précises, toutes les traces. » Maître ch’an chinois du IXè siècle, Houang Po.
« Deux moines zen, un jeune et un patriarche, se promènent sur un plateau désert. Le jeune nommé demande : « Maître, qu’est-ce que le secret, qu’est-ce que le silence ? » Le patriarche ne répond pas et continue la promenade. Le plus jeune : « Maître, maître, il y a paraît-il un secret dans le zen. Maître, je veux savoir, qu’est-ce que le secret, qu’est-ce que le silence ? » Le patriarche reste muet et poursuit son chemin, suivi du jeune disciple qui répète : « Maître, maître, qu’est-ce que le secret, qu’est-ce que le silence ? » Ils parviennent en bordure d’une falaise. Un arbre surplombe le vide, presque à l’horizontale. Le vieux moine ordonne à son jeune ami : « Marche en équilibre le long de cette branche. » Le jeune moine avec prudence, avance au-dessus du vide. « Maintenant, dit le patriarche, arrête-toi, baisse-toi, mords très vite la branche entre tes dents et suspends-toi dans le vent comme un fuit vert que tu es! » Le jeune moine, très inquiet mais très discipliné, obéit à son maître, et bientôt il est pendu au-dessus du vide, retenu par ses seules mâchoires. « Maintenant, lui dit le maître, dis moi, qu’est-ce que le secret, qu’est-ce que le silence ? » Histoire Zen !