« L’être humain est-il plus fidèle à sa vocation en vivant dans le monde ou hors du monde ?
Le monde c’est le lieu des sollicitations qui attachent le désir à la poursuite insatiable de plaisirs qui ne durent pas, l’espace où se déploie la séduction des images qui se donnent mensongèrement l’apparence de réalités, le piège où s’engluent les esprits superficiels. Mais c’est aussi en expérimentant, en goûtant, en « respirant » ce monde que l’être humain trouve sa place et accomplit son destin ; c’est en posant des actes, et non en fuyant, qu’il s’assume comme authentique interlocuteur et mandataire des puissances supérieures.
(…) En réalité, l’alternative dans le monde/hors du monde traverse chacun d’entre nous, au plus profond. L’empereur romain Marc Aurèle, en bon stoïcien, insistait d’ailleurs sur ce point :
« On se cherche des retraites, à la campagne, au bord de la mer, à la montagne… Cela relève pourtant de la plus grande ignorance puisqu’il est possible, à l’heure où on le veut, de se retirer en soi-même. » » Ysé-Tardan-Masquelier