« L’énergie d’éveil et l’énergie de refoulement »

« Lorsqu’on empêche un cours d’eau de s’écouler au moyen d’un barrage, on peut se servir de cette masse d’eau pour actionner une turbine et produire de l’électricité.
Dans la psyché, un processus identique produit ce que j’appellerai l’énergie du refoulement.
Quelques-uns des extraits des lettres d’Alexandra David-Neel illustrent mon propos : confrontée au difficile rapport humain et à l’impossibilité d’aimer et d’être aimée selon son désir, elle sublime ses aspirations – les refoule-t-elle ? et prend son appui sur cette énergie dérivée pour mener à bien une oeuvre et des exploits considérables. Néanmoins, c’est l’amertume qui transparaît tout au long de ces extraits, comme si l’exploit à venir ne pourra jamais compenser la perte et la déception…
Ce type de dérivation est universel : toutes les cultures et tous les individus la connaissent. L’occident abonde d’exemples, l’orient aussi. La conscience humaine, confrontée au conflit entre ses désirs et les obstacles à leur accomplissement, n’a d’autre ressource que de se couper du désir originel et d’utiliser l’énergie ainsi « barrée » pour alimenter par substitution, un autre domaine plus accessible mais qui ne permettra jamais le total épanouissement ! (…)
La volonté conduit l’homme à s’astreindre, à se priver, à se dépriver et à se contraindre en vue d’obtenir ou d’acquérir ; elle le conduit aux limites du possible et du supportable, au risque de sa vie et de son intégrité psychique ; il en découle un sens étonnant de puissance et de maîtrise car l’énergie torturée à trouvé une voie d’expression et d’écoulement. »

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